Yspahan
Auteur(s) : Sébastien Pauchon
Illustrateur (s) : Arnaud Demaegd
Éditions : Ystari games, Millenium
Genre : jeu de plateau
Mécanisme (s) : placement, affrontement, hasard
Thème : Mille et une nuits
Année : 2006
À partir de 8 ans
3 à 4 joueurs
Durée d’une partie : environ 1h
Indicateur de prix : 35 euros environ
Bazar tout confort moderne, idéal investisseur
Yspahan, c’est un peu l’invitation au voyage, sur les traces de Marco Polo, là-bas loin dans l’est. Ispahan était la capitale de l’empire perse, au cœur de l’Iran actuel. Une ville prospère, notamment grâce au puissant commerce caravanier reliant le lointain Orient au Levant.
Yspahan vous propose de jouer à vous enrichir grâce au commerce, si possible plus et plus vite que les autres. Si vous aimez les animaux, si vous avez la bosse du commerce, investir dans les caravanes est un must à ne pas louper. Plus casanier ? Restez donc en ville et optimisez vos espaces de vente pour régner sans partage dans les souks de la vieille ville.
Yspahan : mécanismes de jeu
Au début chacun commence modestement avec deux pièces d’or en poche : pas une boutique, aucun chameau, c’est pas Byzance.
Les quartiers commerçants d’Yspahan sont concentrés dans le centre-ville, autour de deux rues qui se croisent. Quatre quartiers sont ainsi déterminés. Du plus populaire au plus huppé il y a celui du Sac, celui du Tonneau, celui du Coffre et enfin le prestigieux quartier de la Jarre.
Les quartiers sont divisés en souks, constitués de groupes de bâtiments de même couleur. Un souk contient entre un et six bâtiments. L’un des objectifs va être de détenir ces souks en étant présent dans la totalité des bâtiments pour glaner des points de victoire.
Sur un petit plateau est placée la caravane, ou plutôt trois caravanes de chameaux qui se suivent. L’un de vos buts est d’essayer d’expédier vos marchandises grâce à ces caravanes.
Dernier plateau cartonné : celui que chaque joueur reçoit. De nombreux petits dessins répartis dans six cases. Il s’agit de six constructions différentes et des symboles rappelant leur coût (pièces et chameaux) ou leur effet sur le jeu.
Neuf dés neufs
La partie va se jouer en trois semaines de sept jours, lesquelles constituent autant de tours. La base du jeu repose sur le lancé de neuf dés à six faces qui seront répartis sur un petit plateau.
Les dés de valeur 1 iront sur la case des chameaux. Les dés de la plus grande valeur sur les pièces d’or (souvent il s’agit de 6 ou de 5 voire de 4). Les dés des valeurs intermédiaires sur les cases correspondant aux quatre quartiers : sac, tonneau, coffre et jarre.
Si toutes les faces des dés sont présentes au lancé, toutes les cases seront remplies de dés. Par contre, si l’une des faces manque le quartier de la jarre n’aura rien, si deux manquent le quartier du coffre non plus.
Le premier joueur du jour lance les dés et les répartit. Puis il choisit un groupe de dés et effectue l’action qui lui correspond. S’il prend deux dés sur la case des chameaux, il peut prendre deux petits chameaux de bois. S’il prend trois dés sur la case du quartier du tonneau il peut marquer sa présence sur trois bâtiments d’un souk du quartier du tonneau (au moyen de petits cubes de bois à sa couleur).
Il est bien sûr plus intéressant de se placer dans les quartiers les plus riches car les souks rapportent plus de points de victoire et ont moins de bâtiments, ils sont donc plus faciles à compléter. Par contre, il est fréquent qu’ils ne soient pas accessibles car il manque des faces dans le tirage de dés.
Le Shah et la pioche
En fait quand il prend un groupe de dés, le joueur n’est pas obligé de placer ses petits cubes de bois à l’assaut d’un quartier, il a deux autres actions possibles. Il peut aussi déplacer l’intendant du Shah dans la rue de manière à le placer devant l’une de ses boutiques. Le brave homme ira faire ses emplettes et les marchandises seront placées sur la caravane en partance. Chaque semaine une caravane différente part et l’on utilise ainsi le petit plateau aux douze chameaux, qui bien sûr permettra de marquer des points en fin de partie.
Si les souks ne vous inspirent pas et si vous êtes en froid avec l’intendant (ou que votre magasin est bien trop loin pour qu’il l’atteigne en un tour), vous pouvez utiliser la pioche. Non pas pour trouver du pétrole, mais pour obtenir une carte. Il en existe de toutes sortes, permettant par exemple d’obtenir des chameaux gratuitement, d’échanger de l’or contre des points de victoire ou encore d’obtenir des réductions pour édifier des bâtiments.
Génie de vente
Au fil des semaines vos affaires prospèrent, vous permettant d’investir, de constituer un véritable réseau de vente. Vous allez pouvoir édifier des bâtiment ou obtenir des éléments vous permettant d’optimiser votre puissance commerciale.
Un enclos à chameaux (acheté pour deux chameaux, c’est donné !) va vous permettre d’obtenir un chameau de plus à chaque fois que vous récupérez les chameaux via les dés. Deux dés = trois chameaux, retour sur investissement pour toi mon ami ! De la même manière vous avez un bâtiment qui va vous donner plus d’or, un qui va vous permettre de faire bouger plus vite l’intendant du Shah sans pour autant le soudoyer, etc.
Un bâtiment indispensable : celui qui permet d’obtenir deux points de victoire supplémentaires pour chaque souk complet lors du décompte de fin de semaine.
Tous ces bâtiments devront être achetés, au moyen d’or et de chameaux. Par contre ils vous accorderont des points de victoire : les six bâtiments rapportent vingt-cinq points s’ils sont tous construits en fin de partie.
Tactiques et coups foireux
Le décompte des points se fait à la fin de chaque semaine. Il y aura donc deux décomptes intermédiaires qui permettent de voir comment évolue la partie. À la fin de chaque semaine les souks sont libérés et leurs points décomptés, permettant de les investir à nouveau la semaine suivante.
Il faut donc à la fois s’implanter dans des quartiers, essayer de finir le maximum de souks pour marquer des points, bouger l’intendant pour envoyer des marchandises à la caravane, essayer de récupérer le plus d’or et de chameaux pour construire des bâtiments utiles et, bien sûr piocher le plus possible de cartes pour gagner des avantages.
Dès que possible il faut s’implanter dans les quartiers chics qui rapportent plus. Bloquer le plus de souks possibles permet d’éviter que les autres ne marquent des points. Utiliser à bon escient les cartes qui permettent d’échanger de l’or ou des chameaux contre des points de victoire peut aussi faire la différence. Il est possible de lancer trois dés de plus moyennant de l’or. Cela peut être s’avérer payant, ou pas. Dans tous les cas les adversaires ne peuvent pas les utiliser, c’est déjà ça.
L’avis de Globul
Yspahan est un jeu homogène, bien construit, qui a l’air d’avoir été testé et optimisé. La mécanique est bien huilée, plus simple par exemple que Caylus. Le matériel de jeu est bien illustré et comporte beaucoup de rappels des règles.Les couleurs des souks du plateau principal me semblent plutôt moches, il fallait que je le dise. L’univers du jeu est assez peu développé, la caravane par exemple est plus une voie de garage qu’un point fort du jeu. Il manque le souffle chaud du désert et le hurlement des hyènes au coin du feu, mais bon, ça tourne bien, le jeu est assez rapide et permet de s’amuser même si cela reste très cérébral.
L’avis de Lidael
De prime abord, la mécanique de jeu d‘Yspahan, en partie basée sur le hasard des jets de dés, pourrait rebuter et pourtant, cela tourne parfaitement et laisse surtout assez d’espace pour construire une stratégie sur la partie. Yspahan est un jeu équilibré, qui fonctionne très bien et qui est facile d’accès. Les premières parties sont peut-être un peu confuses et l’utilité de la caravane et du déplacement de l’émissaire du Shah n’est pas d’une folle évidence, il faut donc plusieurs parties pour bien maitriser les subtilités du jeu (j’ai encore de la marge de progression à ce niveau…). Ce qui est intéressant, c’est que le jeu demande de s’adapter continuellement aux jets de dés et aux choix de ses adversaires.Vous l’aurez compris si vous avez déjà parcouru les pages de ce site, Yspahan ne fait pas partie de la famille des jeux vers lesquels vont mes préférences habituellement. J’ai tendance à être avant tout sensible à une histoire, à une ambiance avant de plonger véritablement dans un jeu et de ce côté là, je reste un peu sur ma faim.