Le Hobbit
Auteur(s) : Reiner Knizia
Illustrateur (s) : John Howe
Éditions : Edge – Ajax Games sous licence Fantasy Flight Games
Genre : jeu de plateau
Mécanisme (s) : coopératif, enchères
Thème : médiéval fantastique
Année : 2011
À partir de 10 ans
2 à 5 joueurs
Durée d’une partie : environ 45 min.
Indicateur de prix : 40 euros environ
Un hobbit oui, mais surtout des nains !
Frodon, Aragorn, Legolas… beaux héros que voilà, mais il ne faut pas oublier que le véritable aventurier ce fut Bilbo ! Dans sa jeunesse mouvementée il découvrit l’Anneau et affronta le terrible dragon Smaug. Le partage du fabuleux trésor de celui-ci a même été l’occasion d’une bataille épique.
Le Hobbit : mécanismes de jeu
Le jeu de plateau Le Hobbit vous propose d’accompagner Bilbo et de vous intéresser de près au fameux trésor. De très près même puisque vous incarnerez des nains, qui, chacun le sait, sont très intéressés par la minéralogie et la métallurgie, surtout quand il s’agit de pierres et de métaux précieux, oui, précieux…
D’abord, il y a un plateau allongé, avec un chemin de cases qui serpente. Sur la case de départ se situe la figurine de Bilbo, sur la case d’arrivée – le lugubre Mont Solitaire -, se tient la figurine de Smaug. Au passage les deux figurines sont plutôt réussies et déjà peintes.
Chaque joueur dispose d’un petit carton sur lequel trois échelles permettent d’accumuler des points dans trois caractéristiques : initiative (une feuille verte), perspicacité (une tête de renard) et force (un poing). Ces trois mêmes symboles sont aussi présents sur les cases du cheminement du plateau principal, associés à un quatrième représentant des gâteaux elfiques, le fameux lembas.
En route, mauvaise troupe
La petite troupe de pas hauts” part donc à l’aventure, avec Bilbo, sur le début du chemin. Il y a des cartes à tirer pour savoir ce qui va se passer.
Le plus souvent la compagnie avance et Bilbo fait de même sur le chemin. Les joueurs utilisent alors les cartes Nains. Les soixante cartes Nains représentent comme leur nom l’indique des nains et un numéro, de 1 à 60. Chaque joueur en a cinq en permanence, il en re-pioche au besoin. Chacun en joue une et selon l’ordre dans lequel elles sont numérotées on sait qui aura gagné telle ou telle case du cheminement. Au menu des points d’initiative, perspicacité et force, sans oublier le lembas évidemment. Parfois aussi la case fait perdre un point, ou gagner le précieux anneau unique.
Si la compagnie n’avance pas, la carte peut s’avérer être un don, qui avantage immédiatement tous les joueurs, par exemple en proposant d’avancer une des compétences. Le dernier type de cartes est un avantage pour un seul joueur, il faut alors le gagner avec les cartes Nains, en posant la plus forte ou la plus faible valeur.
Jeux de nains, jeux de vilains
Cheminer c’est bien, mais l’aventure c’est quand ? Et bien le long du chemin il y a quatre cases plus grosses que les autres, il s’agit d’événements majeurs. Le dernier est bien sûr le Mont Solitaire sur lequel est juché Smaug. Le premier est la Passe des Gobelins, nettement plus gentils, surtout les roses.
Quand la compagnie arrive là, il faut tirer les cartes Aventure, une par une, chacun son tour. Il s’agit de défis. Il faut par exemple tuer le roi des gobelins (assassins !), se protéger de l’orage ou échapper aux trolls. Chaque carte demande des éléments hache, bouclier ou lembas. Pour les obtenir et réussir le défi, le joueur lance cinq dés. Ses valeurs d’initiative, perspicacité et force lui permettent d’en obtenir aussi et de relancer certains dés si besoin. Enfin sa provision de lembas peut être mise à contribution.
Un joueur peut passer un défi à son voisin s’il se sent trop faible. Mais pour poursuivre l’aventure il faudra affronter toutes les cartes. En cas d’échec une tuile Dragon est tirée, faisant perdre des choses au joueur et avancer Smaug vers la Ville-du-Lac.
En cas de réussite le nain gagne des gemmes… et le but de la partie est non seulement d’éviter (collectivement) que le dragon ne rôtisse la Ville-du-Lac, mais aussi de gagner plus de gemmes que ses petits camarades !
Les premières aventures sont faciles et puis c’est l’occasion de monter ses compétences, de gagner quelques cartes qui apportent des avantages, de remplir les sacs de provisions et évidemment de grappiller des gemmes. Après les défis deviennent plus durs à réussir et pire encore, la cupidité menace de diviser les nains, ce qui risque fort de favoriser l’arrivée du dragon !
Tactiques et coups foireux
Le Hobbit est un jeu facile à piger et plutôt dynamique. Avancer tous ensemble, s’entraider, monter les compétences de son personnage, c’est facile et stimulant. Les enchères avec les cartes Nains sont plutôt amusantes. Mais il ne faut pas perdre de vue que si la défaite peut être totale, honteuse et collective, la victoire et la richesse seront le fait d’un seul nain : le roi sous la Montagne !
Il s’agit donc d’avancer sans avoir de compagnon trop faiblard, en sachant s’entendre pour se refiler les défis trop durs, mais tout en guignant le plus de gemmes pour son propre compte. Le truc c’est que le jeu est assez rapide, moins d’une heure, il faut donc agir vite.
L’avis de Lidael
Le Hobbit est un jeu coopératif-mais-pas-trop. Autant il faut s’arranger collectivement, entre nains, pour que Smaug n’avance pas trop, autant il ne faut pas perdre de vue qu’il n’y aura qu’un seul roi de la montagne et que ce sera forcément moi ! Le jeu est facile à prendre en main et s’oriente clairement vers un public familial, abordable avec des enfants sans souci. Les parties sont relativement courtes et peuvent être assez rythmées. Le principe d’enchère est plutôt sympa et les choix à faire parfois cornéliens. Gaffe aux tuiles de Smaug, elles sont souvent gratinées.
Article publié également dans JDRMag N°19