Ginkgopolis
Auteur(s) : Xavier Georges
Illustrateur(s) : Gaël Lannurien
Éditions : Pearl Games
Genre : jeu de plateau
Mécanisme(s) : placement, gestion
Thème : urbanisme
Année : 2012
À partir de 10 ans
1 à 5 joueurs
Durée de partie : 1h
Indicateur de prix : nc
Des Gingko, mais des polis alors !
Ginkgo, dit aussi Ginkgo Biloba, c’est paraît-il le nom d’un arbre super costaud. Mais en fait le truc important dans le titre du jeu c’est Polis, la cité en grec, parce que c’est ce qu’il va falloir faire, participer au développement d’une ville, qui va grossir petit à petit sur la table !
Participer c’est bien mais dans polis il y a aussi la racine du mot politique, c’est-à-dire qu’il va falloir participer plus que les autres, ou du moins qu’à la fin de la partie cela se voit. Au besoin profiter des efforts de ses adversaires et tirer la couverture à soi.
Ginkgopolis : mécanismes de jeu
En début de partie il existe un embryon de ville, neuf quartiers placés en carré de 3×3. Ils sont de trois couleurs : rouge, bleu et jaune, les jaunes donneront des points de victoire en fin de partie, les autres donnent des ressources en cours de jeu.
Des cartes sont réparties entre les joueurs, chacun en utilisera une au maximum par tour, elles seront transmises au voisin en fin de tour (selon le principe du draft). Certaines cartes correspondent aux bâtiments déjà posés, elles permettent de construire en hauteur, donc par-dessus le bâtiment existant, à condition d’y poser des ressources et une tuile bâtiment de valeur supérieure (ou de payer le différentiel). La carte utilisée est gardée par le joueur et son éventuel effet devient récurrent.
Construire en hauteur n’est qu’une des possibilités parmi trois. Il est aussi possible d’étendre la ville en largeur. Le plateau est entouré de marqueurs arborant des lettres, des cartes permettent de poser un nouveau terrain ici ou là.
Dernière possibilité, utiliser une carte seule pour activer son action, ce qui peut faire gagner une tuile, des ressources, des points de victoire. C’est un peu la solution par défaut si l’on ne peut pas construire à un tour.
Investir dans la pierre
Au fil du jeu on se rend compte qu’il faut poser le plus possible de cartes car ce sont leurs effets cumulatifs qui vont rentabiliser chaque action. Par exemple récolter une tuile, deux ressources et trois points de victoire à chaque construction en hauteur est carrément intéressant. Il faut aussi bien noter la valeur des tuiles posées, les plus basses peuvent aisément être recouvertes par vos adversaires. Inversement placer rapidement des tuiles fortes se remarque, vos adversaires peuvent quand même les recouvrir en faisant quelques efforts supplémentaires.
Tactiques et coups foireux
La première des tactiques est de comprendre le jeu, ça peut aider sinon à gagner, du moins à ne point se ridiculiser. Il faut avouer que ce n’est pas super évident. Vu de l’extérieur on ne comprend absolument pas ce que font les joueurs ni ce qui se passe sur le plateau.
Draft, superposition, effets cumulatifs, ressources, points de victoire à cumuler, extension en hauteur ou en largeur. Il y a beaucoup de choses à assimiler, certes simples individuellement, mais carabinées quand on tente de rassembler le tout, de concocter sa petite stratégie et de voir ce que ça donne une fois confronté au draft, au hasard et aux affreux jojos qui sont assis autour de la table.
La première partie permet de comprendre que ce n’est pas simple et qu’il faut se creuser les méninges. La seconde que certaines tactiques peuvent être payantes mais qu’il ne faut pas trop se disperser. Après on commence à surnager, à gérer sa barque et à éventuellement essayer de contrer ce que les autres semblent mettre en place. La partie étant relativement rapide il faut savoir comprendre rapidement là où il est possible de faire la différence.
L’avis de Globul
Un avis certes basé sur une expérience rapide pour un jeu qui ne se maîtrise pas en une partie et qui apporte des mécaniques intéressantes. Mais franchement je n’accroche pas, c’est compliqué et un peu abstrait, froid et mathématique. Le thème du jeu est un prétexte plaqué qui ne dégage aucune ambiance particulière. Côté matériel les tuiles sont jolies mais une fois posés les petits cubes de bois (encore ces foutus cubes comme partout) le résultat ne ressemble pas à grand-chose.L’intérêt intellectuel est indéniable et pourra passionner certains joueurs mais la seule mécanique, les combinaisons logiques et les calculs finissent par me faire décrocher. C’est un jeu abouti et malin mais un peu artificiel, on peut s’y sentir largué et s’y ennuyer au final.
L’avis de B52
Je ne risque pas d’être très objectif sur Ginkgopolis, puisque c’est un de mes auteurs de jeu préféré qui l’a conçu, Xavier Georges (Palais royal, Troyes, Tournay, Carson city). Cela dit la prise en main n’a pas été forcément simple mais le jeu en vaut la chandelle, la mécanique de jeu est très très intéressante. Par contre, c’est typiquement un jeu qui est parfaitement adapté à deux ou trois joueurs, même s’il l’aspect de simultanéité est intéressant, jouer à quatre ou cinq ne me semble pas très pertinent. En résumé, j’ai très envie d’y rejouer.